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FAQ

Vous trouvez ici les principales questions et réponses autour du projet « Zukunft Kunstmuseum Bern ».

Les raisons pour un nouveau musée

Pourquoi a-t-on besoin du projet « Zukunft Kunstmuseum Bern » ? 

Le bâtiment de l’Atelier 5 doit être entièrement assaini de toute urgence. De la technique du bâtiment à la climatisation et au système de refroidissement, du plafond lumineux et de l’assainissement parasismique à la protection des biens culturels, les installations existantes ne répondent plus aux standards d’aujourd’hui, et certaines ne peuvent fonctionner qu’avec des autorisations spéciales. Même après un assainissement, le bâtiment de l’Atelier 5 ne suffirait pas aux exigences actuelles d’un musée. La nouvelle construction permet au Kunstmuseum de réaliser des salles d’exposition conviviales et des dépôts répondant aux normes les plus modernes, de s’ouvrir vers la ville et les coteaux de l’Aar et d’offrir de nouvelles expériences artistiques. Ce n’est qu’avec un nouveau bâtiment que le Kunstmuseum pourra remplir à l’avenir aussi sa mission de protection, d’entretien et de transmission des biens culturels prestigieux qui lui ont été confiés, tout en se développant de façon durable et porteuse d’avenir, tel un phare de la culture dans le canton.

Que doivent apporter les musées aujourd’hui ?

Les musées rivalisent pour obtenir des prêts d’objets d’art attrayants et attirer l’attention des visiteurs. Zurich, Bâle et Lausanne ont investi des sommes substantielles pour de nouvelles constructions attractives. Si elle n’améliore pas son infrastructure, Berne ne peut plus être compétitive face à ces villes qui attirent en partie le même public. Quant aux visiteurs étrangers, leur intérêt risque de faiblir petit à petit si le Kunstmuseum Bern n’est pas modernisé. Le public a aujourd’hui le droit d’attendre que l’être humain soit au cœur de l’institution : de l’accès au bâtiment en passant par la gastronomie jusqu’à la transmission et la qualité du séjour dans les lieux – le Kunstmuseum entend s’orienter aux besoins de ses visiteurs. Le nouveau bâtiment apporte au Kunstmuseum Bern des standards internationaux en matière de qualité du service et de convivialité ainsi qu’au niveau de la climatisation, de la sécurité et des livraisons. 

Quels sont les atouts et les objectifs du Kunstmuseum ?

Berne souhaite compter parmi les hauts-lieux artistiques de la Suisse, comme le stipule la stratégie adoptée à la création de la fondation faîtière en 2015. Les collections du Kunstmuseum Bern et du Zentrum Paul Klee ainsi que les programmes d’exposition des dernières années et leur écho dans le public et les médias ont montré que cela est possible. Ce qui manque au Kunstmuseum, c’est une infrastructure moderne et durable. Or, le musée peut faire jouer ses atouts de manière plus efficace avec des salles d’exposition mieux adaptées et une infrastructure plus moderne.

Expérience artistique et public

Qu’est-ce qui sera nouveau pour les visiteuses et les visiteurs ?

Les passages progressifs de la rue au bâtiment facilitent l’accès au musée rénové. À l’avenir, l’entrée et le foyer accueillent le public de toute autre manière. Ouvertes et lumineuses, les nouvelles salles d’exposition subliment le plaisir artistique. La restauration est désormais accessible aussi en dehors des heures d’ouverture des expositions. Des zones de séjour non-commerciales et une salle de réception moderne font du Kunstmuseum un lieu de rencontre et d’échange inclusif et public. Les offres analogues et numériques s’orientent systématiquement aux besoins du public – elles créent une nouvelle culture de l’accueil en interaction avec une architecture moderne et un concept d’exploitation durable.

Quelles nouvelles expériences artistiques deviennent possibles ?

Dans ces nouveaux espaces, tous les médias artistiques peuvent cohabiter sans aucune entrave: travaux sur papier à côté de sculptures, de tableaux ou de vidéos. De plus, le musée veut emprunter de nouvelles voies : la transmission analogue et la transmission numérique s’entremêlent en de nouveaux formats et permettent des accès à l’art encore inédits.

Comment le Kunstmuseum entend-il atteindre un public plus large et plus divers ?

Des groupes n’utilisant pas encore le musée naturellement doivent être impliqués dans les programmes de manière ciblée. Pour le Kunstmuseum, la diversité se conçoit dans sa globalité : générations, origines et classes sociales différentes, genres divers, etc. Des formats interactifs et des possibilités de participer doivent jouer un rôle plus important dans le travail de transmission. 

La revalorisation de l’offre gastronomique fait-elle partie du nouveau concept ?

La visite d’un musée est une expérience globale. Voilà pourquoi une offre de bistrot attrayante, aussi en dehors des horaires d’ouverture et pouvant organiser des réceptions d’envergure, est planifiée. Un restaurant proprement dit n’est toutefois pas prévu car cela ne fait pas partie des activités clés d’un musée. Plusieurs clarifications ont eu lieu à ce propos lors de la préparation du concours ; ce qui a permis de confirmer que l’offre gastronomique dans la vieille ville toute proche est déjà très bonne et exhaustive. 

Musée durable

Le nouveau Kunstmuseum est-il durable?

La rénovation du musée repose sur des solutions efficaces en énergie et respectueuses du climat, tant au niveau de l’assainissement, de la transformation, de la construction que de l’exploitation ultérieure. Un catalogue de critères listant tous les aspects importants de la durabilité s’inscrit dans le programme du concours et sert de ligne de conduite au jury. Le concours se fonde sur la norme SIA «Construction durable Bâtiment» ainsi que sur la structure détaillée de la norme «Construction durable Suisse». Le musée ambitionne un développement en tous points durable, concernant au même titre les aspects écologiques, économiques et sociaux. Le Kunstmuseum veille à respecter et à préserver les ressources en matériaux utilisés pour la rénovation prévue. Il optimise les frais d’exploitation et les coûts immobiliers sur tout le cycle de vie, il apporte une contribution économique positive dans la région et assure la promotion de la participation culturelle et de l’inclusion des différents groupes de population.

Comment mettre en œuvre les directives?

Pour atteindre les objectifs définis, il est indispensable d’agir à plusieurs niveaux: forme des bâtiments, approvisionnement énergétique, matériaux de construction, technique de climatisation et d’éclairage. Ainsi, en ce qui concerne le bâtiment de Stettler (1879), l’insonorisation et l’isolation du toit et des fenêtres ont été planifiées de manière à optimiser la conception et l’exploitation des installations domotiques, et à réduire les dépenses énergétiques ainsi que les frais de climatisation et de chauffage. Le bien immobilier Hodlerstrasse 6 (années 1950) sera lui aussi assaini et transformé de manière à ce qu’il aspire aux valeurs de référence énergétiques actuelles et que son exploitation soit plus écologique et plus économique. Le bâtiment de remplacement de l’Atelier 5, dont le mauvais état rend impossible un assainissement écologique pertinent, sera une construction durable.

L’énergie grise sera-t-elle prise en compte?

Pour éviter les émissions grises de gaz à effet de serre, il s’agit de vérifier si certaines structures de l’Atelier 5 peuvent être conservées et si les matériaux de construction peuvent être réutilisés. La sélection et l’utilisation des matériaux de rénovation du musée doivent obéir au principe de l’économie circulaire. Afin d’optimiser l’utilisation des ressources, les trajets de transport vers le musée et la fabrication des produits doivent être aussi régionaux que possible. Les éléments et matériaux de construction doivent être robustes, faciles d’entretien et présenter en outre une grande longévité.

Qu’en est-il de l’approvisionnement énergétique?

Le futur Kunstmuseum n’a besoin que de très peu d’énergies non renouvelables et limite au maximum les émissions de gaz à effet de serre possible. Il s’approvisionne en énergie renouvelable auprès de fournisseurs locaux. Aujourd’hui déjà, le Kunstmuseum est raccordé au chauffage urbain d’Energie Wasser Bern. Ce raccordement efficient doit être garanti par contrat. Par ailleurs, l’autoproduction d’électricité doit être améliorée. En fonction des directives en matière d’urbanisme et de protection des monuments, un système photovoltaïque pourra être installé sur le toit ou sur le bâtiment.

L’objectif zéro émission nette est-il applicable?

Les musées sont des bâtiments aux exigences élevées en matière de température et d’humidité dans les salles d’exposition et dans les locaux de protection des biens culturels. Considérant les installations de conditionnement d’air ici requises, l’objectif zéro émission nette est inaccessible. Le recours à des spécialistes agréés en développement durable permet toutefois de garantir une efficacité énergétique élevée dans le nouveau bâtiment de remplacement. Il s’agit de privilégier les solutions architecturales qui satisfont aux exigences climatiques en limitant au maximum les moyens techniques déployés. L’utilisation de la lumière naturelle joue notamment un rôle capital partout où elle ne risque pas de chauffer trop ni n’altérer les œuvres d’art.

Le projet «Zukunft Kunstmuseum Bern» améliore-t-il le climat de la ville? 

Le réaménagement de la Hodlerstrasse notamment améliore le climat de la ville. L’aménagement de surfaces propices à l’infiltration (pavage non jointoyé) permet de lutter contre la surchauffe estivale. Pouvant s’infiltrer dans le sol, l’eau s’évapore sous l’effet de la chaleur et rafraîchit l’environnement. La plantation d’une nouvelle rangée d’arbres contribue elle aussi à améliorer le climat de la ville. Les arbres fournissent de l’ombre, mais ils refroidissent aussi l’environnement grâce à leur capacité d’absorption de l’humidité. Pour la rénovation du musée proprement dite, des toitures végétales ou équipées d’installations photovoltaïques seraient judicieuses. Toutefois, cela n’est pas possible aujourd’hui dans le périmètre du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO – contrairement aux installations de climatisation déjà autorisées. Face à la progression du changement climatique, le plan de gestion urbain en cours d’élaboration procédera éventuellement à une réévaluation du sujet.

Le musée est-il également durable d’un point de vue social?

Le Kunstmuseum Bern se considère comme faisant partie d’une société diverse et souhaite s’adresser à tout le monde, sans distinction d’âge, d’origine, d’éducation et de niveau social. Avec ses offres et programmes analogiques et numériques, le musée favorise la collaboration et la participation culturelle et élimine activement les barrières d’accès. Il est tourné vers les générations de demain, permet de découvrir l’art de manière analogique comme virtuelle, et reste flexible afin de pouvoir faire face aux changements. Les zones accessibles à tous lui confèrent un caractère ouvert, de même que les possibilités de s’attarder à l’intérieur comme à l’extérieur sans obligation de consommer. Il sera ainsi possible de humer l’air du musée et de découvrir son architecture sans acheter de billet d’entrée. Les gens venus du monde entier, toutes générations confondues, se sentent accueillis, s’orientent facilement et participent à l’expérience sans obstacle.

Fermeture de l’exploitation

Quand et combien de temps le Kunstmuseum sera-t-il fermé ?

Le musée restera fermé probablement de 2027 à 2029, en fonction du début des travaux.

Que propose le « Tour de Berne » prévu pendant la fermeture du musée ?

Pendant la fermeture du musée due aux travaux, soit de 2027 à 2029, des expositions et des coproductions sont planifiées avec tous les musées importants du Canton de Berne. Il y aura par exemple une collaboration étroite avec le Château de Spiez, dans les salles d’exposition duquel des fonds majeurs de la collection d’art suisse du XIXe siècle peuvent être présentés. De nombreux chefs-d’œuvre du musée, ne pouvant normalement pas voyager, seront à découvrir lors du Tour de Berne dans des face-à-face inédits ou des rencontres improbables. Une offre ludique, créant de nouveaux accès numériques à la collection, viendra compléter l’ensemble.

Quartier des musées

Le Kunstmuseum rénové est-il en concurrence avec le quartier des musées près de la Helvetiaplatz ?

Non, les offres se complètent. Le profil de la Ville de Berne et du Canton sera renforcé avec le triangle Hodlerstrasse comme allée des arts, Zentrum Paul Klee et quartier des musées. Le Kunstmuseum ambitionne une collaboration avec le quartier des musées, en particulier au niveau du marketing – l’objectif étant une présence commune des institutions culturelles bernoises chez Bienvenue à Berne et Suisse Tourisme – et dans le domaine de la transmission pour des groupes ayant des besoins particuliers comme des personnes aveugles, malvoyantes ou malentendantes. Un soutien mutuel avec des prêts d’objets d’art comme par le passé est tout aussi possible. La Commune bourgeoise voit dans le développement du Kunstmuseum Bern et Zentrum Paul Klee en interaction avec l’édification du quartier des musées une grande opportunité pour Berne de se positionner aussi à l’international comme un lieu de culture et de musées. 

Concours de projet

Quelles réflexions sont à la base des directives du concours ?

Ces dernières années, plusieurs études ont examiné des concepts pour permettre au Kunstmuseum Bern de répondre demain aussi aux exigences d’une activité muséale professionnelle et de continuer de proposer des ex-positions d’envergure nationale et internationale. Une étude de faisabilité réalisée au printemps 2018 a apporté une nouvelle perspective : une construction de remplacement au lieu d’un assainissement complexe du bâtiment de l’Atelier 5 est la meilleure des solutions; intégrer le bien immobilier situé à côté, Hodlerstrasse 6, joue ici un rôle déterminant. Grâce à une exploitation efficiente et économe en ressources, l’ensemble architectural assaini avec un nouveau bâtiment permet d’agrandir la surface à des frais de gestion stables. Ainsi rénové durablement, le Kunstmuseum – ancré entre l’animation de la ville et les coteaux de l’Aar – invite à la rencontre et à l’échange et offre un espace propice à des expériences artistiques exceptionnelles, à la réflexion et à la recherche. Avec la revalorisation de la zone entre le Palais fédéral et la Hodlerstrasse, planifiée par la Ville de Berne, la chance est ici donnée de relier l’espace urbain au nouveau Kunstmuseum et de requalifier ainsi toute la partie haute de la vieille ville. 

Pourquoi l’art contemporain n’est-il pas accueilli dans un bâtiment situé ailleurs dans la ville ?

La nouvelle construction doit servir à toutes les collections et tous les programmes d’exposition du Kunstmuseum. Seule la planification intégrale, la transmission et le mélange d’art en tout genre et de toute époque permettent de maintenir les frais d’exploitation à un faible niveau et d’offrir dans le même temps des expériences culturelles d’exception. L’externalisation de l’art contemporain engendrerait de plus des coûts plus élevés, car ces présentations de la collection sont généralement les plus complexes à réaliser et les moins visitées. Un site séparé implique en outre une charge de travail supplémentaire importante due aux entrées et à la surveillance excentrées ainsi qu’aux structures parallèles additionnelles. 

Nouvelle construction dans la vieille ville

La nouvelle construction peut, selon l’étude de faisabilité, dépasser le bâtiment de Stettler. Cela convient-il à l’image de Berne ?

La hauteur du nouveau bâtiment s’oriente à la hauteur à la gouttière de la tour scénique du théâtre de la Ville. Que des édifices représentatifs plus élevés se dressent en bordure de la vieille ville est une caractéristique de Berne. Le nouveau bâtiment doit respecter la logique de l’image de la ville au niveau de ses volumes et de son effet. Sa hauteur définitive sera fixée par le concours d’architecture sur la base de divers critères et par l’autorisation de construire.

La vieille ville de Berne appartient au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO – est-ce compatible avec une nouvelle construction ?

Une inscription sur la liste de l’UNESCO n'entraîne pas une interdiction de construire. Le Service des monuments historiques de Berne a été impliqué dès le départ au projet de rénovation. Le bâtiment de Stettler de 1879 à protéger sera mis en exergue par le raccordement au nouveau bâtiment, ce qui constitue même une amélioration de l’image historique de la ville sous l’angle des monuments historiques. De plus, l’utilisation de certains matériaux adaptés à la vieille ville est partie intégrante de l’épreuve du concours : elle doit être comprise comme une chance, à savoir concevoir un musée contemporain qui sera un nouvel élément intégratif de la Ville de Berne inscrite à l’UNESCO.

Sous l’angle de l’histoire architecturale, est-il acceptable de démolir l’Atelier 5 qui date de 1983 ?

Une expertise historico-architecturale exhaustive a approfondi la qualité et la signification du bâtiment. Le Service des monuments historiques en arrive aux mêmes conclusions que l’expertise et est ouvert à un nouveau bâtiment de qualité. Malheureusement, la substance du bâtiment de l’Atelier 5 est en si mauvais état qu’un assainissement n’est pas pertinent du point de vue écologique. Un nouveau bâtiment de remplacement permet une construction durable et écologiquement sensée.

Participation et autorisation

Pourquoi renonce-t-on à l’adoption d’un plan de quartier – et donc à une votation populaire ?

Le périmètre se trouve dans la zone à planification obligatoire « Obere Altstadt » (partie haute de la vieille ville). Renoncer à l’adoption d’un plan de quartier à la condition d’une procédure de garantie de qualité est une voie usuelle et prévue par le Canton de Berne. Du fait de cette procédure, les propositions de projet doivent répondre aux dispositions du règlement sur les constructions. Ainsi, la procédure est comparable à une autorisation ordinaire pour laquelle il n’y a pas non plus de votation populaire.

Jusqu’à présent, il n’y avait pas de nouvelles constructions dans cette zone. L’Inspection des constructions acceptera-t-elle le nouveau bâtiment ?

En effet, il s’agit ici de l’un des premiers cas de nouvelles constructions dans la zone à planification obligatoire « Obere Altstadt ». Lors de la préparation de la procédure, les éléments clés majeurs ont été précisés avec tous les offices et services spécialisés concernés.

Procédure et jury

Pourquoi avoir choisi une procédure à plusieurs paliers pour le concours ?

Le jury espère de ce procédé un panel de participants internationaux variés, impliquant non seulement des bureaux bien implantés mais aussi de jeunes équipes. Grâce à une préqualification, un nombre illimité de participants peut montrer leur aptitude à accomplir la tâche. Ensuite, dans une première phase, les équipes sélectionnées se penchent de façon ciblée sur l’urbanisme. Les contributions que le jury considère comme les plus appropriées sont alors approfondies dans une seconde phase pour en faire des propositions de projet détaillées.

Pourquoi ne pas faire un concours d’architecture ouvert à toutes les équipes intéressées ?

La préqualification est ouverte et les critères pour y participer sont peu astreignants. Sont sélectionnées ensuite parmi les contributions soumises celles étant le mieux adaptées à chaque phase ultérieure. Par expérience, nous savons que les concours d’architecture ouverts concernant des constructions de musée engendrent un très grand nombre de propositions de projet ; la gestion est nettement plus complexe sans que la variance soit vraiment plus grande. En outre, les concours ouverts peuvent dissuader les bureaux établis de participer en raison du nombre vraisemblablement élevé de projets soumis. Le jury est convaincu qu’avec ce règlement, un juste milieu a pu être trouvé. 

Quelles réflexions ont été déterminantes pour la composition du jury ?

Le jury est équilibré sur le plan des compétences, de la géographie, de l’âge et des genres. La conception de nouvelles constructions dans un environnement historique sensible n’est pas un impératif typiquement bernois, il s’agit d’une discipline de base en architecture – d’où l’origine géographique variée des membres du jury. De plus, on remettra aux équipes du concours des documents « Aides à la lecture » sur le mode de fonctionnement de la vieille ville de Berne.

Le jury possède-t-il l’expertise requise dans le domaine du développement durable?

Le jury est composé d’expert·e·s ayant acquis une expérience fondée en matière de conception de nouvelles constructions dans un environnement historique sensible ainsi que dans les domaines du développement durable et du climat urbain dans différentes villes en Suisse et à l’étranger. En outre, le professeur Brian Cody est un expert reconnu en matière de planification urbaine et de bâtiments à haute efficacité énergétique. Cette expertise située à l’interface entre architecture et technique du bâtiment apporte une valeur ajoutée maximale au concours. Brian Cody est professeur à l’Université technique de Graz et directeur de l’Institut du bâtiment et de l’énergie depuis 2004. Il possède plus de 30 ans d’expérience en matière de recherche et de planification de villes, bâtiments et systèmes à grande efficacité énergétique. Cody est le fondateur et CEO de la société de conseil Energy Design Cody, chargée de mettre au point des concepts innovants en matière d’énergie et de climat, destinés à des projets de construction dans le monde entier. Il dispose d’une grande expérience dans le contexte muséal: sa société a notamment élaboré le concept énergétique du Neue Museum à Berlin (David Chipperfield Architects) en collaboration avec Arup. Cody est membre de nombreux conseils et jurys, il est professeur invité et directeur du département Energy Design Unit à l’Université d’arts appliqués de Vienne, et auteur du livre «Form follows Energy» publié en 2017.

Chances de succès et historique

Trois projets de rénovation du Kunstmuseum Bern ont échoué. Les chances de succès sont-elles meilleures cette fois-ci ?

Les projets antérieurs ont échoué à cause d’un manque de compétence au niveau des autorisations (patrimoine culturel mondial de l’UNESCO), de coûts élevés et de vices de procédure. On a tiré les leçons nécessaires des erreurs du passé – d’où une étude de faisabilité, des clarifications géologiques et techniques fondées, l’implication du Service des monuments historiques ainsi que le recours à des spécialistes des procédures.

Nouvelle Hodlerstrasse

Quel aspect aura la Hodlerstrasse de demain ?

La Hodlerstrasse doit devenir un lieu animé où les gens se rencontrent et échangent. La rue changera totalement d’aspect grâce à un pavage et à un verdissement assuré par une rangée d’arbres. Elle prolongera visuellement les places Bärenplatz et Waisenhausplatz, également pavées, et améliorera ainsi sensiblement la qualité de séjour dans ce périmètre central de la partie haute de la vieille ville. La réduction de la surface routière et les nouveaux horaires de fermeture à la circulation permettront au Kunstmuseum et au PROGR comme à la «Turnhalle» de s’ouvrir vers l’extérieur. Des coopérations avec la haute école des arts de Berne, le Kronhausforum et d’autres institutions culturelles sont également envisageables en vue d’utilisations temporaires. Des établissements de restauration le long de la Hodlersrasse ont également manifesté leur intérêt. Durant les horaires de fermeture à la circulation, des concerts de rue, des cafés de rue, des performances, des expositions d’art et des activités de transmission artistique peuvent être organisés. La population profite de cette manière d’un espace vivant et attrayant, situé en pleine ville, accessible à tous et sûr.

Quel régime de circulation est prévu ?

Afin de profiter d’une liberté de conception maximale devant le Kunstmuseum, il est prévu de réduire la surface routière à un minimum. Cela signifie qu’une seule voie sera proposée au trafic individuel motorisé (TIM) dans une direction (comme aujourd’hui) avec, éventuellement, des pistes cyclables dans les deux sens. La Hodlerstrasse deviendra ainsi un espace réservé temporairement aux passant·e·s, propice à la rencontre et à la pause. Un régime de circulation qui ferme la circulation au TIM en transit en dehors des heures de pointe s’est avéré être la meilleure option. Cette fermeture pourrait – et c’est l’approche actuelle – entrer par exemple en vigueur de 11 h 00 à 16 h 30 et de 18 h 00 à 23 h 00. À ces heures, seuls les services de livraison, d’urgence, d’entretien de la voirie, etc. seraient autorisés. Des horaires de fermeture précis seront élaborés lors de la prochaine phase du projet en fonction des charges de trafic. La conception détaillée se fera en concertation avec les associations économiques et les riverain·e·s. La restriction temporaire sera probablement concrétisée par une signalisation.

Toutes les places de stationnement sur la Hodlerstrasse seront-elles supprimées?

La situation en matière de stationnement et de livraison sera analysée de manière plus approfondie dans le cadre de la planification détaillée. À cette occasion, la situation de la Speichergasse devra être intégrée à l’étude. L’important est que les intérêts de la circulation liée à l’économie soient pris en compte. Devant le Kunstmuseum, il est prévu de renoncer en grande partie aux surfaces de stationnement pour le trafic individuel motorisé. Si l’on ne trouve pas de solution satisfaisante pour le stationnement économique (stationnement de cars, d’artisans), il est prévu dans le programme du concours d’identifier un espace de stationnement dans la structure quantitative actuelle.

Quels sont les inconvénients d’une fermeture à la circulation pour les artisans et autres personnes concernées?

En l’état actuel de la planification, la Holderstrasse restera ouverte à la circulation aux heures de pointe. Cette fermeture pourra – et c’est l’approche actuelle – entrer par exemple en vigueur de 11 h 00 à 16 h 30 et de 18 h 00 à 23 h 00. À ces heures, les services de livraison, d’urgence, d’entretien de la voirie, etc. seraient autorisés. Les artisans et services de livraison qui ont à faire dans le périmètre concerné pourront donc continuer à circuler à n’importe quel moment. La restriction temporaire concerne le transit et les riverain·e·s. Les horaires fixes permettent de bien planifier le nouveau régime. Les personnes savent ainsi à quelle heure du jour et de la nuit elles doivent choisir un autre itinéraire. Cette restriction est compensée par les avantages offerts par le nouveau régime de circulation.

La restriction du trafic engendre-t-elle une surcharge des quartiers? 

La Hodlerstrasse ne sera fermée à la circulation qu’en dehors des heures de pointe. Cela n’impactera pas beaucoup les quartiers, car les volumes de trafic sont faibles durant ces périodes. Aujourd’hui, près de 7000 véhicules passent par la Hodlerstrasse; une grande partie, soit 51% à l’heure de pointe du matin et 34% à l’heure de pointe du soir, est à attribuer à la circulation de transit de l’axe Nydeggbrücke-Schüttestrasse-Bollwerk.

Le déplacement prévu de la sortie du parking est-il nécessaire et réalisable?

Le nouveau régime de circulation et le déplacement de la sortie du parking Metro sont indispensables pour pouvoir revaloriser et dynamiser la Hodlerstrasse dans la mesure souhaitée. Le déplacement est nécessaire pour mettre en œuvre le nouveau régime de circulation, pour créer une place publique devant l’entrée du nouveau bâtiment et pour faciliter l’accès des piéton·ne·s et des cyclistes au Kunstmuseum. Des clarifications poussées confirment que le déplacement de la sortie Metro est faisable en termes de construction. La sortie sera placée là où se trouve aujourd’hui l’entrée. Et l’entrée sera désormais du côté de la Schüttestrasse – dans la zone où se trouvent actuellement des éléments du dispositif de nettoyage. Ce nouvel agencement permet de sortir du parking dans la direction Untere Altstadt; et l’ancienne rampe dans la Hodlerstrasse peut être supprimée.

Connexion vers l’Aar

Prévoit-on de nouveaux chemins vers l’Aar ?

En liaison avec le projet « Zukunft Kunstmuseum Bern », l’opportunité de relier dans cette zone les coteaux de l’Aar à la ville par de longs chemins s’entrecroisant se présente. Grâce à la disposition et la longueur de ces voies pour la plupart déjà existantes, il serait possible de construire une légère pente pour franchir la différence de hauteur avec la ville. Il serait concevable de compléter aussi le réseau actuel de sentiers entre la Blutturm et la vieille ville; ce qui renforcerait encore les liens entre l’Aar et la ville. Toutefois, il ne s’agit encore que d’une représentation cible; un projet concret n’est actuellement pas prévu. 

Bärenplatz et Waisenhausplatz

Quel sera l’aspect futur des deux places ?

Un pavage à grande échelle doit donner un nouveau visage attrayant aux deux places Bärenplatz et Waisenhausplatz. Il est aussi prévu de les verdir davantage afin d’améliorer le climat urbain et d’y installer plus de possibilités de s’assoir. Les deux places doivent continuer d’être utilisées de façon variée (séjour, restauration, marché, manifestations, livraison). L’idée fondamentale est de créer une « scène de ville » répondant aux attentes les plus diverses et pouvant être utilisée de manière multiple. La surface ne doit pas être édifiée en fonction d’exigences individuelles, mais plutôt agencée pour un usage polyvalent. L’aménagement constructif doit donc être délibérément modéré.

La circulation disparaîtra-t-elle entièrement ?

Aujourd’hui déjà, le transit pour le trafic individuel motorisé – hormis les livraisons et la circulation économique – n’est pas autorisé et cela restera ainsi. Les Bärenplatz et Waisenhausplatz sont parties intégrantes du réseau cycliste urbain. La mise en place d’une zone de rencontre a pour ambition la coexistence des divers modes de circulation. Afin d’éviter l’émergence de conflits d’utilisation, les divers modes de circulation (y c. la mobilité douce) doivent être signalés, selon la proposition actuelle, par des éléments graphiques. L’axe Bärenplatz /Waisenhausplatz continuera de faire office de plaque tournante pour les livraisons et la circulation économique.

Financement

Comment la rénovation du Kunstmuseum sera-t-elle financée ?

Pour « Zukunft Kunstmuseum Bern », le plafond est de 80 millions de francs (auxquels s’ajoutent les réserves). Le financement doit être pris en charge par les pouvoirs publics, des sponsors et des fondations privés ainsi que le monde économique. Selon le plan de financement, le Canton de Berne prend en charge pour la nouvelle construction de remplacement uniquement les coûts nécessaires pour l’assainissement de l’Atelier 5, donc 40 mio de francs. Le mécène Hansjörg Wyss contribue généreusement en y apportant 25 mio de francs : 20 mio pour le nouveau bâtiment de remplacement et 5 mio pour le réaménagement de la Hodlerstrasse. Il est prêt à apporter 5 mio de francs additionnels à la condition que d’autres fonds privés à hauteur d’au moins 7,5 mio soient réunis pour la rénovation du musée. Au total, le plan de financement compte sur des contributions d’un montant de 15 mio de francs provenant de personnes privées, de fondations et du monde économique. Les entretiens préliminaires avec des sponsors privés se passent bien. Les négociations proprement dites avec les contributeur·trice·s potentiel·le·s (fondations, Commune bourgeoise de Berne, etc.) ne pourront avoir lieu qu’après la fin du concours, lorsque le projet définitif sera disponible. Des particuliers ont déjà donné leur accord. Si l’on ne parvient pas à réunir les 7,5 mio posés comme condition par Hansjörg Wyss, il manquera au financement 12,5 mio de francs au total. Le projet global devrait alors être massivement réduit.  

L’évaluation des coûts à 80 millions de francs est-elle encore valable face au renchérissement actuel?

Les coûts calculés jusqu’à présent ne tiennent pas compte du renchérissement et se basent sur l’indice de la construction (Bâtiment Espace Mittelland) d’octobre 2021. Le Kunstmuseum table actuellement sur un renchérissement d’environ 15% d’ici au début des travaux. Le musée doit adapter son plan financier en conséquence. Pour le canton, les coûts augmentent par conséquent comme pour tous les autres projets de construction: la subvention de 40 millions de francs pour le nouveau bâtiment du Kunstmuseum (c’est le montant que coûterait la rénovation de l’Atelier 5) passe à 46 millions de francs en raison du renchérissement prévu. L’assainissement du bâtiment de Stettler coûte désormais environ 21 millions de francs au lieu des 18,5 millions calculés jusqu’à présent. Et la part que le Kunstmuseum doit financer par des fonds privés passe de 40 à 46 millions de francs en raison du renchérissement. Le Kunstmuseum entend compenser cette augmentation par une collecte de fonds supplémentaires; si cela devait échouer, il faudra réduire la superficie prévue du nouveau bâtiment.

Y aura-t-il aussi un crowdfunding public?

Kunstmuseum Bern INFINITE est un premier projet innovant de collecte de fonds en faveur de “Zukunft Kunstmuseum Bern”: des artistes sélectionnés créent des hommages numériques à une œuvre de la collection du Kunstmuseum Bern. Les amateurs d'art peuvent acquérir ces œuvres d'art sous forme de NFT (Non Fungible Tokens) et contribuer ainsi à la construction d'un nouveau bâtiment pour le Kunstmuseum Bern. Kunstmuseum Bern INFINITE a été développé par l'agence furrerhugi. et le spécialiste des NFT Tokengate. Une association spécifique a été créée pour ce projet de collecte de fonds, le "Virtual Art Circle", qui accompagne la mise en œuvre opérationnelle.

Hansjörg Wyss

Les contributions de Hansjörg Wyss sont-elles sûres ?

Oui. Le contrat entre la Wyss Foundation et la fondation du Kunstmuseum Bern a été valablement signé en avril 2022. Le contrat avec la Wyss Foundation se base sur le concept fondamental du « Zukunft Kunstmuseum Bern » de 2021. Les principaux éléments du concept sont l’ensemble architectural avec le bâtiment de Stettler, le nouveau bâtiment de remplacement (au lieu de l’assainissement complexe de l’Atelier 5) et la Hodlerstrasse 6 (en droit de superficie par la donatrice, la Ville de Berne) ainsi que la revalorisation de la Hodlerstrasse avec un espace réservé temporairement aux passant·e·s par le biais d’un nouveau régime de circulation et l’entrée/la sortie réorganisées du parking Metro. Le concept global a été élaboré dans un esprit de partenariat, les promoteurs du projet prenant en charge les coûts respectifs. La fondation du Kunstmuseum Bern finance les constructions du musée avec une contribution cantonale, le soutien de Hansjörg Wyss et celui d’autres sponsors et fondations privés. La Ville se charge des coûts pour les places publiques et les rues. Le bâtiment de la Hodlerstrasse 6, que la ville en tant que co-fondatrice du Kunstmuseum cède gratuitement en droit de superficie, constitue l’exception. Pour ce qui est des coûts d’adaptation du parking Metro ou plutôt de la revalorisation de la Hodlerstrasse, le Kunstmuseum dédommage la Ville de Berne par le biais d’un contrat d’infrastructure public ; celui-ci sera négocié lorsque le concours sera disponible. Le projet n’est faisable que si tous les partenaires apportent leur contribution. 

Le soutien de Hansjörg Wyss est-il acquis, même sans nouveau régime de circulation?

Le soutien promis par contrat par Hansjörg Wyss pour la rénovation du musée est conditionné par l’amélioration de la qualité de séjour dans la Hodlerstrasse. Cela implique le réaménagement de la rue, un nouveau régime de circulation et le déplacement de la sortie du parking Metro. Le déplacement est nécessaire pour mettre en œuvre le nouveau régime de circulation, pour créer une place publique devant l’entrée du nouveau bâtiment et pour faciliter l’accès des piéton·ne·s et des cyclistes au Kunstmuseum. Le nouveau régime de circulation est indispensable pour pouvoir revaloriser et dynamiser la Hodlerstrasse dans la mesure souhaitée. Hansjörg Wyss accorde une grande importance à la modération du trafic. En revanche, son soutien financier n’est pas conditionné par la solution de tunnel qu’il avait proposé au départ.

Coûts Canton de Berne

Au-delà des coûts pour le nouveau bâtiment de remplacement, le Canton doit débourser pour l’assainissement du bâtiment de Stettler. On n’a pas parlé de ces coûts au départ. Pourquoi pas ?

L’assainissement du bâtiment de Stettler est nécessaire indépendamment du projet « Zukunft Kunstmuseum Bern ». Pour ce dernier, le Canton doit investir seulement le montant qui aurait été indispensable pour assainir le bâtiment de l’Atelier 5. Toutefois, les clarifications pour préparer le concours de projet ont montré que les synergies seront plus grandes et que les contraintes pour les riverain·e·s moins importantes si l’assainissement du bâtiment de Stettler se fait en parallèle : un seul chantier sera nécessaire et le Kunstmuseum ne sera fermé qu’une fois ; après la fin des travaux, le musée sera à nouveau accessible et fonctionnera intégralement. Selon la Loi sur l’encouragement à la culture, le Canton de Berne assure la sauvegarde et le développement d’institutions culturelles importantes ; cela implique aussi l’entretien des biens immobiliers du Kunstmuseum Bern. 

Jusqu’à présent, les coûts de l’assainissement du bâtiment de Stettler n’étaient intégrés que de façon rudimentaire dans les réflexions – pourquoi ?

Jusqu’à présent, l’évaluation des coûts d’assainissement du bâtiment de Stettler se basait sur une analyse de son état et un calcul des coûts d’investissement de l’année 2012. À l’époque, la durée de vie restante de chaque élément de construction avait été évaluée. Nombre des mesures prévues alors n’ont pas été mises en œuvre durant la dernière décennie, si bien que les besoins en termes de rénovation ont continué de s’accroître. La nouvelle estimation présuppose un assainissement intégral du bâtiment de Stettler en parallèle de la nouvelle construction. Des interventions de plus grande ampleur sont indispensables pour remettre le bâtiment, assaini pour la dernière fois en 1999, aux normes énergétiques les plus récentes et permettre une durée d’exploitation la plus longue et la moins perturbée possible. Elles créeront une valeur ajoutée durable. Si bien qu’il faut adapter les coûts d’assainissement, d’abord évalués plus faibles, à 18,5 mio de francs (sans renchérissement).

Le Kunstmuseum reprend la Hodlerstrasse 6 de la Ville. Pourquoi ?

La Hodlerstrasse 6 joue un rôle clé dans le projet de rénovation : le Kunstmuseum dispose dès lors dans son voisinage immédiat d’un bâtiment administratif et n’est donc pas forcé d’ériger des surfaces de bureaux onéreuses dans le bâtiment de remplacement. Cela permet d’agrandir la surface dédiée à la culture tout en ayant des frais de gestion restant stables. La solution a aussi des avantages organisationnels : beaucoup de services du Kunstmuseum ont une forte interdépendance opérationnelle, p. ex. au niveau de la transmission artistique, des archives, du suivi des collections et de la gestion des expositions. Héberger l’administration autre part dans la ville ou dans la région aurait été désavantageux aussi d’un point de vue financier : des loyers supplémentaires augmenteraient à l’avenir les frais d’exploitation de manière durable. L’assainissement de la Hodlerstrasse 6 est compris dans l’évaluation actuelle des coûts. 

À quelle hauteur s’élèvent les coûts globaux pour le Canton ?

Dans l’hypothèse d’un renchérissement de 15%, les coûts pour le nouveau bâtiment et l’assainissement du bâtiment de Stettler et de la Hodlerstrasse 6 s’élèvent désormais à 67 millions de francs au total.

Que se passe-t-il si le parlement cantonal rejette les coûts pour l’extension et l’assainissement ?

Le Kunstmuseum Bern devrait très probablement être en partie fermé. L’Atelier 5 ne peut être explicitement exploité que jusque fin 2030 pour des raisons de statique. Ce n’est que grâce à diverses mesures immédiates concrétisées en 2020 que l’on a pu en assurer l’exploitation jusqu’à la fin de la décennie. Si le parlement rejette le crédit de planification ou le crédit de réalisation, il faudrait réécrire le concours. Reste à savoir si un assainissement pourrait être réalisé à temps. De plus, il faudrait chercher un nouveau financement car le soutien des personnes privées et du monde économique est lié au projet « Zukunft Kunstmuseum Bern ». Pour ce qui est de l’image publique, le préjudice serait énorme non seulement pour la population, mais aussi pour le Canton de Berne en tant que lieu de résidence, lieu de culture et destination touristique. Les assainissements planifiés et coordonnés avec la nouvelle construction sont durables à tous les égards. Des solutions improvisées ne sont pas possibles en raison du mauvais équilibre statique et de la situation énergétique. L’assainissement de l’extension actuelle ne serait pas durable car les désavantages opérationnels et écologiques ne pourraient pas être compensés.  

Frais d’exploitation

Quel avantage apporte la planification intégrale de l’ensemble architectural ?

Les bâtiments de Stettler et de la Hodlerstrasse 6 ainsi que la nouvelle construction doivent former un ensemble fonctionnel. Des raisons techniques, architecturales et fonctionnelles parlent en faveur d’une planification et d’une réalisation globales. Ce n’est qu’ainsi que les trois bâtiments pourront être exploités durablement et efficacement à l’avenir car les installations techniques comme le chauffage / la climatisation pourront être coordonnés ensemble de façon optimale.

Des calculs montrent qu’en dépit de surfaces plus grandes, les coûts d’exploitation restent stables. Sont-ils fiables ?

Avec le nouveau bâtiment, il est possible d’améliorer considérablement les processus internes comme la logistique des œuvres d’art, les frais de surveillance et le besoin énergétique. Les responsables du musée ont rédigé avec des expert·e·s externes une analyse des coûts d’exploitation ainsi qu’un plan des coûts d’exploitation. Les calculs s’appuient aussi sur les expériences faites dans le cadre d’autres projets de musée (p. ex. nouvelle construction de la Kunsthaus Zürich). Les projets du concours seront examinés en détail sous l’angle des frais d’exploitation au moyen d’un modèle d’évaluation propre et de justificatifs à fournir sur les coûts du cycle de vie. Le concept d’exploitation doit être appliqué pour les trois complexes ; au-delà des synergies techniques, il est indispensable de planifier aussi les structures organisationnelles.

Intérêt économique et urbain

Selon une étude, la rénovation du musée engendrera environ 25% de visiteurs en plus et des dépenses de consommation en hausse. Sur quoi s’appuie cette prévision ?

Les expériences faites lors d’autres projets de musée en Suisse montrent qu’un nouveau bâtiment entraîne dans le public un regain d’intérêt considérable et génère donc beaucoup d’entrées au cours des premières années. Ensuite, c’est à nouveau le programme des expositions qui est décisif pour le succès. Le nouveau bâtiment de remplacement permet de concevoir des offres et des expériences artistiques attrayantes, ce qui donne l’opportunité d’augmenter durablement le nombre des visiteuses et des visiteurs. Selon des études, le public culturel attache en général non seulement beaucoup d’importance à l’offre culturelle, mais aussi à l’offre gastronomique ; il dépense par jour de séjour environ 200 francs pour des achats, la restauration et la nuitée. Sur cette base, on peut s’attendre après la rénovation du Kunstmuseum Bern à des dépenses de consommation de 25 mio de francs par an.

Dans quelle mesure la Ville de Berne profite-t-elle du nouveau Kunstmuseum ?

En tant que capitale fédérale et chef-lieu de canton, la Ville profite à de nombreux égards du projet « Zukunft Kunstmuseum Bern ». Au-delà de l’avantage politico-culturel et des nouvelles opportunités pour l’hôtellerie, la restauration et le commerce de détail, on a la chance unique d’harmoniser le réaménagement de la Hodlerstrasse au nouveau bâtiment du musée et de revaloriser par ce biais la ville d’un point de vue urbanistique. La Hodlerstrasse deviendra ainsi un lieu animé où plus de monde séjournera et échangera. Coordonnée avec le projet du musée quoique planifiée séparément, la requalification de la Bärenplatz et Waisenhausplatz apporte également un avantage supplémentaire : elle permet de relier l’espace urbain à l’attrayant Kunstmuseum ; toute la partie haute de la vieille ville gagne ainsi en importance et son attrait s’intensifie. Toutes ces améliorations regroupées en un projet global confèrent à la Ville de Berne une perspective prometteuse. Autre avantage: la rénovation du musée privilégie des solutions à grande efficacité énergétique pour l’assainissement, la transformation et la construction, et s’inscrit parfaitement dans la stratégie de développement durable de la ville de Berne.

Coût Ville de Berne

Quelle est la contribution de la Ville de Berne?

Le conseil municipal veut contribuer au succès du projet « Zukunft Kunstmuseum Bern » de diverses manières. Pour rendre possible la rénovation planifiée, il a décidé de céder gratuitement en droit de superficie le bâtiment Hodlerstrasse 6 à la fondation du Kunstmuseum Bern. Ce qui est praticable car la locataire actuelle, la police cantonale bernoise, veut ériger un nouveau centre de police à Niederwangen. De plus, la Ville planifie de revaloriser la Hodlerstrasse en coordination avec la nouvelle construction prévue du musée, de déplacer la sortie du parking Metro et d’activer la réorganisation des Bärenplatz et Waisenhausplatz de façon coordonnée avec le reste. Les coûts pour le réaménagement de la Hodlerstrasse et le déplacement de la sortie du parking Metro sont encore en cours de clarification. Il sera possible de se prononcer à ce propos lorsque le résultat du concours sera disponible.

À quelles conditions la Ville de Berne a-t-elle liée la cession de la Hodlerstrasse 6 ?

Le réaménagement de la Hodlerstrasse est une opportunité unique de revaloriser la Ville d’un point de vue culturel et urbanistique. Le conseil municipal entend céder gratuitement en droit de superficie le bâtiment Hodlerstrasse 6 dans la mesure où le Canton et la Communauté bourgeoise participent au projet dans un cadre financier similaire. Le montant du côté du Canton est évalué à env. 40 mio de francs, ce qui représente 50% du nouveau bâtiment. Le Canton de Berne a intégré dans sa planification des investissements sa contribution financière d’un montant de 40 mio de francs et les moyens requis pour l’assainissement en parallèle du bâtiment de Stettler. Le Grand Conseil décidera de la conception du projet et de sa réalisation lorsque le résultat du concours sera disponible. Une demande de financement sera soumise à la Commune bourgeoise de Berne sur la base du projet concret. Toutefois, la Commune bourgeoise de Berne assume aujourd’hui déjà son rôle de donatrice : elle cofinance en cours d’année des projets d’exposition au Kunstmuseum Bern et au Zentrum Paul Klee par le biais de sa propre fondation spécialement créée, la « Museumsstiftung für Kunst der Burgergemeinde Bern ». Étant donné que le contrat de droit de superficie signé est requis pour le début du concours, celui-ci doit être conclu sans restriction et sans contingence relatives aux promesses financières du Canton et de la Commune bourgeoise de Berne. Si, contre toute attente, le Canton et la Communauté bourgeoise de Berne ne participent pas ultérieurement au projet dans un cadre adéquat, une rente du droit de superficie de 21.00 francs par m2, comme pour la Kunsthalle Bern, sera due à compter de l’ouverture du nouveau musée. Une disposition correspondante est indiquée dans le contrat de droit de superficie. 

Quelles sont les retombées financières de la cession de la Hodlerstrasse 6 pour la Ville?

Avec la cession gratuite du droit de superficie à la fondation du Kunstmuseum Bern, des recettes annuelles d’un montant de 56 280 francs échappent à la ville de Berne. Cela correspond à une rente du droit de superficie de 21 francs par m2 de surface de plancher, telle qu’elle est par exemple facturée à la Kunsthalle Bern. La valeur actuelle correspondante, compte tenu d’un taux d’intérêt de 3,5% et d’une durée du droit de superficie de 80 ans, est de 1,5 million de francs. Sur la base des revenus locatifs actuels et compte tenu des indicateurs des coûts usuels ou des coûts de remise en état requis, la valeur de marché du bâtiment est évaluée à 4,9 millions de francs. Le renoncement aux recettes se compose donc de la valeur de marché estimée du bâtiment et de la valeur capitalisée de la rente du droit de superficie, soit un montant total de 6,4 millions de francs. En raison de la cession gratuite du bâtiment à la fondation du Kunstmuseum, un amortissement financier d’un montant de 333 254 francs est à effectuer, à la date de la cession (probablement le 31 décembre 2028), à la charge du budget global 2028 de l’organe municipal Immobilien Stadt Bern.

À combien s’élèveraient les coûts estimés pour la remise en état? 

Dans une étude de faisabilité, le Kunstmuseum Bern a estimé à 6,3 millions de francs les coûts de remise en état du Hodlerstrasse 6. Pour la ville de Berne, la cession gratuite du bien immobilier en droit de superficie équivaut donc de facto à un jeu à somme nulle: elle perd environ 6,4 millions de recettes, mais ne doit pas entretenir le bâtiment pendant la durée de la cession au Kunstmuseum (80 ans), ce qui fait qu’elle économise les frais d’assainissement et de remise en état. Les coûts s’élevant à 6,3 millions ne sont qu’une estimation approximative et pourraient s’avérer nettement plus élevés. Par ailleurs, la ville économise également les coûts d’exploitation d’environ 100 000 francs par an durant 80 ans. Les comptes globaux permettent donc de relativiser la perte de la rente du droit de superficie.

Quelles compétences financières sont valables pour la cession en droit de superficie ?

Pour déterminer la compétence et selon l’article 100 du règlement municipal, les renoncements de recettes équivalent à des dépenses. 

La compétence pour les opérations immobilières s’oriente à l’article 143 du règlement municipal de la Ville de Berne du 3 décembre 1998 (GO; SSSB 101.1). Par conséquent, la compétence est déterminée pour les transactions selon le prix de vente, au minimum selon la valeur vénale (valeur de marché). En cas de droits réels limités avec une contribution récurrente annuelle, la valeur capitalisée est déterminante. 

Sur la base des revenus locatifs actuels et compte tenu des indicateurs des coûts usuels ou des coûts de remise en état requis, la valeur de marché du bâtiment est évaluée à 4 900 000.00 francs. En l’espèce, le renoncement de recettes se compose donc de la valeur de marché évaluée du bâtiment et de la valeur capitalisée de la rente du droit de superficie, soit un montant total de 1 505 421.00 francs. Avec un total déterminant de 6 405 421.00 francs, l’autorisation de la cession en droit de superficie relève donc de la compétence du Conseil de ville selon l’article 51, paragraphe 1 du règlement municipal.  Lors de sa séance du 24 novembre 2022, le conseil de ville a approuvé à une large majorité la cession en droit de superficie.

Comment le conseil municipal justifie-t-il des investissements aussi élevés face à la pression à l’économie inchangée ?

À l’instar des autres pouvoirs publics, le conseil municipal assume sa responsabilité en tant que donatrice. Le Kunstmuseum et la Hodlerstrasse en amont forment ensemble avec la Bärenplatz et la Waisenhausplatz des éléments centraux de la partie haute de la vieille ville (Obere Altstadt) et sont essentiels pour un centre-ville attractif. Il est urgent que ces lieux de rencontre soient revalorisés, ce qui est sollicité depuis longtemps sur le plan politique. Le projet global a donc une importance majeure pour le rayonnement de Berne en tant que capitale de la Suisse inscrite au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO. La réalisation est possible dans le cadre des moyens disponibles.